Vous posez-vous des questions sur la validité d’une certaine diète?
On me demande souvent mon avis, étant donné ma longue et vaste expérience dans le domaine de la nutrition.
J’ai pensé qu’un méta-article [Il est long!], analysant quelques-unes des diètes modernes populaires, serait utile.
Chaque diète, vous le verrez, apporte quelque chose à ceux qui la suivent tout en n’offrant qu’une solution partielle.
[Dans cet article, le mot «diète» est employé au sens large, voulant dire «approche alimentaire», par opposition à «façon de manger temporaire afin de rentrer dans telle jupe ou pantalon».]
Une alimentation judicieusement choisie est le fondement de la santé optimale, mais n’est pas l’édifice au complet.
La plupart des diètes négligent des éléments vitaux: le cerveau, entre autres choses, lui qui a des besoins très spécifiques, ou encore les volets exercice, sommeil, hygiène de vie, environnement, communauté, émotions et j’en passe.
L’Alimentation vivante à haute densité nutritionnelle, telle que je la conçois et en parle partout sur ce site, inclut tous les aspects essentiels à l’atteinte et au maintien d’un bien-être intégral, ainsi que d’une santé et d’une longévité optimales.
Vous avez peut-être apporté des améliorations à votre alimentation dernièrement.
Peut-être avez-vous tenté l’expérience crue pour un bout de temps, un peu ou à fond?
Vous êtes à féliciter! Bravo d’avoir la perspicacité et la persévérance de rechercher et adopter une nouvelle façon de manger.
J’ai moi-même fait la transition, au début de ma vie adulte, d’omnivore typique à végétarienne, puis à végétalienne.
L’abandon de tous les produits issus d’animaux est une étape nécessaire vers la santé optimale, une étape pas toujours facile à vivre.
Se nourrir exclusivement de végétaux ouvre les portes à une prise de conscience surprenante, une ouverture plus grande et plus profonde sur les énergies subtiles de nos corps, émotions, facultés mentales et spiritualité.
Une fois bien à l’aise avec les changements que nous avons apporté à notre style de vie, il est beaucoup plus facile pour nous de franchir la prochaine étape, de progresser toujours plus, et d’intégrer de nouvelles façons de faire plus optimales pour notre bien-être, santé et longévité.
Au final, c’est souvent notre estime personnelle [ou autre facteur n’ayant rien à voir avec la bouffe comme telle] qui détermine si nous nous épanouissons dans ce renouvellement positif ou si nous stagnons dans nos comportements destructifs.
Et nous sommes experts à nous trouver des excuses, n’est-ce pas?
La modération par-ci, l’avis de tel gourou par-là… Tout et rien nous sert de justification pour nos défaillances.
Ce n’est pas comme si nous n’avions pas une vaste gamme d’avis contradictoires, de plus en plus farfelus et infondés parmi lesquels choisir!
La vérité, c’est qu’il y en a beaucoup de ces experts qui, aujourd’hui, ne naviguent les eaux du mouvement santé que parce qu’ils y voient un profit.
Et profit, il y a!
Vous n’avez qu’à déambuler dans un des innombrables magasins d’alimentation naturelle pour vous en convaincre: combien de compagnies repérez-vous?
Combien de suppléments, poudres-miracles et aliments transformés y retrouvez-vous?
Devant un tel éventail de choix, qui ne sont pas tous mauvais il faut le dire, comment prendre de bonnes décisions?
Demandez-vous comment le produit a été conçu, s’il est basé sur de la recherche clinique rigoureuse et objective et, finalement, quels bienfaits vous pouvez espérer dudit produit.
Surtout, ne remettez pas votre santé entre les mains de ceux qui profitent du fait que vous restiez dépendant d’eux.
Assumez avec fierté et enthousiasme vos responsabilités: soyez votre propre expert. [Un principe qui m’est cher!]
Je cherche toujours à vous offrir ce qu’il y a de plus récent comme information, éprouvée grâce à la science nutritionnelle actuelle, mise en application dans ma propre vie, et appuyée par la sagesse pratique de ceux qui ont fait le chemin avant moi.
Je ne fais pas dans le sensationnalisme: j’ai horreur du tape-à-l’oeil.
J’observe avec attention ce qui se fait un peu partout. Je constate ce qui produit les meilleurs résultats à court, moyen et surtout, à long termes (les solutions faciles sont souvent décevantes à long terme…).
Et surtout, j’aime suivre l’évolution de la science nutritionnelle, elle qui est tout jeune en tant que science.
C’est une perpétuelle découverte qui me fascine depuis déjà plus de trente ans [Aïe! Ça ne rajeunit personne, ça!].
Dernière petite note avant de me lancer…
L’analyse qui suit est basée sur les diverses diètes telles qu’elles sont présentées sur papier, dans les livres et dans les médias. Je m’explique.
Mis à part changer mon alimentation d’omnivore à végétarienne, ensuite à végétalienne, puis à crudivégétalienne (une autre façon de dire «crudivore»), je n’ai jamais été une fille «à diète» (principalement dû au fait, sans doute, d’être mince naturellement dans ma jeunesse).
La seule diète que j’ai jamais suivie est celle de Montignac [qui ne m’a pas fait du tout, m’a rendue malade en très peu de temps, et m’a fait jurer de ne plus jamais recommencer!].
Donc, je ne puis m’exprimer à partir de mon expérience personnelle par rapport à la plupart des diètes.
J’en ai plutôt fait une étude objective, de nature scientifique, en observant les théories avancées, en comparant celles-ci à ce que la science nutritionnelle a prouvé jusqu’à maintenant, puis en évaluant les résultats obtenus par les adhérents auxdites diètes.
J’adopte donc une perspective plus extérieure, idéale, à mon point de vue, pour l’analyse.
Voici donc une analyse de certaines des diètes modernes les plus populaires.
[Je passe sous silence les diètes plus anciennes et/ou farfelues comme la diète Martini & crème fouettée, la diète Hot dog, la diète Biscuits et celle de Vers solitaires! Oui, oui, de vrais vers solitaires qu’on vendait et dont on recommandait la consommation afin de rester filiforme!]
Atkins
Principes de base
- Approche alimentaire faible en glucides
Ce qu’on peut manger
- Protéines et lipides de source animale (poulet, poisson, oeuf, viande rouge, beurre) et certaines huiles végétales
- Beurre, crème, fromage
- Pas plus de 20g de glucides par jour (provenant principalement de certains légumes)
Ce qu’on ne peut pas manger
- Pas de pains, pâtes alimentaires, grains céréaliers, légumes amylacés, produits laitiers (sauf ceux mentionnés ci-dessus)
- Pas de noix, graines ou légumineuses
- Pas de café ou d’alcool
Analyse
La surconsommation de produits issus de l’élevage industriel, de lipides et de protéines animales acidifiantes taxent l’organisme et le déminéralisent.
Le Dr. Colin Campbell, auteur de China Study et nutritionniste émérite est d’avis que «manger de cette façon est fort probablement la plus grande menace à la santé des américains actuellement».
Selon lui, les personnes qui consomment le plus de produits issus d’animaux ont le plus de maladies chroniques, comme le diabète, les troubles cardiovasculaires, obésité, ostéoporose, calculs rénaux, maladies auto-immunes (comme la sclérose en plaques).
Il est convaincu, et a prouvé de nombreuses fois, qu’on peut activer et désactiver une croissance cancéreuse simplement en changeant la quantité de protéines animales consommée (s’applique seulement au protéines animales, pas aux protéines végétales).
Une des prémices des diètes faibles en glucides [ou hyper-protéinées; deux façons de parler de la même chose] est d’éviter une surproduction d’insuline (considérée comme responsable de la prise de poids).
Ce qu’on n’a pas pris en compte, c’est qu’une alimentation qui contient beaucoup de gras animal produit une réponse insulinique tout aussi forte.
Seule une alimentation basée sur les végétaux entiers diminue la réponse insulinique.
On y encourage l’usage d’agents sucrants artificiels.
Ces produits complètement chimiques sont maintenant considérés par beaucoup d’experts en nutrition comme des neurotoxines (toxines pour notre système nerveux: cerveau, moelle épinière, nerfs).
Maux de têtes, migraines, convulsion, problèmes de vision et picotements n’en sont que quelques manifestations.
La consommation d’aliments hautement raffinés, dénaturés est, en quelque sorte, encouragée. Atkins, comme la plupart des gourous de la diététique, possédait sa ligne de produits emballés, poudres-miracles, barres-collations et repas-minutes qui suivaient les règles de ladite diète.
Les aliments qui se conservent longtemps sont souvent bourrés de produits chimiques, de produits génétiquement modifiés, de sucres artificiels et de sel. Jack Lalane disait sagement: «Si un homme l’a fait, ne le mangez pas».
Les effets secondaires les plus connus de cette diète sont les maux de tête, la perte de cheveux, la mauvaise haleine [légendaire!] et la constipation.
De plus, une énorme perte de calcium a été notée lors d’une étude d’adhérents à la diète. Les enfants souffraient d’insuffisantes vitaminiques, des calculs rénaux, vomissements et aménorrhée [cessation des menstruations].
Puisque le corps ne dispose plus de sa source préférée de carburant, le glucose, il doit se rabattre sur les lipides.
Brûler des graisses peut sembler comme le scénario idéal, mais, dans la réalité, cette situation engendre l’accumulation de corps cétoniques dans l’organisme: la cétose s’installe.
L’excès d’acétone et d’autres cétones dans l’organisme cause la mauvaise haleine si caractéristique des adeptes du régime Atkins. La cétose est une conséquence de cette diète pour beaucoup, les diabétiques surtout, ceux qui ont des problèmes cardiaques et des problèmes rénaux, et les femmes enceintes.
[Les cétones causent des défaillances neurologiques significatives chez le foetus (environ 10 points de QI). Bien que dans son premier livre, Atkins recommande son régime pour toutes les femmes enceintes, il se serait rétracté dans ces publications ultérieures.]
De douloureuses crises de gouttes sont un autre effet secondaire potentiel.
Les aliments extrêmement acidifiants qui forment la base de la diète Atkins favorisent une accumulation d’acide urique dans les jointures, particulièrement du gros orteil.
De plus, lorsque la cétose s’installe, les gras de l’organisme libèrent encore plus de cétones, augmentant les risques de calculs rénaux, surtout chez les personnes ayant déjà des antécédents, et allant jusqu’à l’insuffisance rénale [les reins cessent de fonctionner].
La réduction calorique, due à l’élimination des glucides, produit une perte initiale rapide de poids, ce qui en excite beaucoup.
Cette perte de poids est surtout due à une perte excessive d’eau, et non de graisse corporelle.
Le foie et les muscles stockent les glucides (le glucose) sous forme de glycogène. Lorsque les réserves sont épuisées (en réduisant l’apport en glucides), il y a une massive déperdition d’eau parce que chaque molécule de glycogène contient 3 parties d’eau.
L’organisme utilise aussi beaucoup d’eau pour évacuer les produits toxiques de cétose.
Les diètes faibles en glucides mènent aussi à l’excrétion excessive de sodium.
Tout ceci se traduit par un effet diurétique puissant, qui cause oui, une perte rapide de poids au début, mais aussi la déshydratation et la perte de précieux électrolytes.
La consommation excessive de protéines animales acidifiantes, toujours accompagnées de bonnes doses de lipides, est un désastre en puissance.
En fait, la diète Atkins cause une augmentation du mauvais cholestérol (LDL) et, chez les femmes, une forte réduction du taux de bon cholestérol (HDL), ce qui laisse entrevoir une augmentation du risque de troubles cardiaques.
Macrobiotique
Principe de base
- Approche alimentaire où les aliments sont non transformés, de culture biologique, majoritairement végétarien, et où tout est cuit.
Ce qu’on peut manger
- végétaux issus de culture biologique (grains céréaliers, légumineuses, légumes, algues)
- environ 70% grains céréaliers
- miso, sel de mer
- repas entièrement cuits, cuisinés à partir d’ingrédients frais
Ce qu’on ne peut pas manger
- la plupart des aliments raffinés et dénaturés
- presque tout aliment de source animale (poissons et fruits de mer sont tolérés de temps à autre)
Analyse
Les excellents résultats obtenus sont souvent le résultat autant de ce qui est mis de côté dans l’alimentation, que de ce qui est consommé.
La diète macrobiotique en est un exemple flagrant: en délaissant tout ce qui est raffiné, dénaturé, chimique et non-biologique, et en réduisant à presque rien l’apport en aliments de source animale, la personne qui adopte cette façon de manger élimine énormément d’aliments sources de problèmes de santé.
Ce qui est éliminé est souvent la clé du succès de bien des diètes.
La condition d’être humain est induite du spirituel et de la fréquence vibratoire, elle est dirigée électriquement et chimiquement, et elle est accomplie biologiquement.
Le fait de cuire tous les aliments consommés, causant une réduction de la force vitale et une altération défavorable de la structure chimique des aliments, nuit à la vitalité de la personne.
L’énergie ou la force vitale des aliments est critique à la santé de la personne qui les consomme.
Cette diète n’est pas recommandée pour les enfants qui développent facilement des carences nutritionnelles en la suivant.
Certaines versions extrémistes de la diète macrobiotique ne conviennent pas aux femmes enceintes qui pourraient développer des carences nutritionnelles et dont les foetus pourraient manquer de certains nutriments pour se développer normalement.
Groupes sanguins
Principe de base
- Approche alimentaire variable selon le type sanguin de la personne.
Ce qu’on peut manger
- Type sanguin O: Diète hyper-protéinée, légumes, peu de grains céréaliers et légumineuses, produits laitiers, suppléments spécifiques au type O.
- Type sanguin A: Diète sans viande basée sur les fruits et les légumes, légumineuses et grains céréaliers, issus de culture biologique préférablement et frais.
- Type B: Consommer des verdures, des oeufs, certaines viandes et des produits laitiers faibles en gras.
- Type AB: Tofu, fruits de mer, produits laitiers, verdures.
Ce qu’on ne peut pas manger
- Tout ce qui tombe à l’extérieur de ce qui est prescrit pour son type sanguin.
- Type B: Éviter maïs, blé, sarrasin, lentilles, tomates, arachides et graines de sésame. Le poulet est problématique.
- Type AB: Éviter la caféine, l’alcool, les viandes fumées ou préservées.
Analyse
Cette diète prétend améliorer la santé, régulariser le poids et prévenir le vieillissement.
Son auteur, le Dr. Peter D’Adamo prétend que les lectines dans les aliments réagissent différemment selon le groupe sanguin.
Il appuie ses dires en citant les recherches de biochimistes et de glycobiologistes [branche de la biologie qui étudie le rôle complexe des glucides dans les organismes vivants], clamant que leurs recherches appuyaient sa théorie.
Les aliments sont donc sélectionnés en fonction de la réactivité de leurs lectines avec les différents types sanguins.
L’individualité, la génétique et l’environnement ne sont pas considérés comme facteurs importants.
La simple observation d’un échantillon respectable d’êtres humains issus de différents milieux, cultures et pays révèle au grand jour l’impertinence de cette approche alimentaire.
Des populations comme les Japonais d’Okinawa, les Abkhaziens de Caucase, et d’autres ont toutes maintenues une longévité et une santé exceptionnelles sans suivre les préceptes de la diète des Groupes sanguins.
Chacun de ces groupes démontre clairement que le type sanguin n’a rien à voir avec la longévité, la santé, ou même les choix alimentaires.
Suivie très strictement, cette diète peut être carrément nuire à la santé, en ne respectant pas l’individualité et le style de vie de la personne.
Ayurvédique
Principe de base
- Approche alimentaire se basant sur les écrits ancestraux de l’Ayurveda [texte ancien issu de la culture Védique, en Inde].
La diète ayurvédique classique vise principalement à équilibrer les doshas [Vata, Pitta et Kapha; 3 doshas combinés pour créer 10 types constitutionnels], accroître la force vitale, et prévenir & guérir la maladie.
Ce qu’on peut manger (version adaptée à l’alimentation vivante)
- Type Vata: alimentation plus riche (plus de noix & graines trempées, avocats), réchauffer les mets (de diverses façons, sans les cuire), soupes de légumes, sel de mer, épices (gingembre, poivre de Cayenne, cannelle, coriandre, cumin, fenugrec, cardamome), herbes (persil, coriandre, carthame) et aliments réchauffants, fruits (agrumes, baies, cerises, avocats, prunes)
- Type Pitta: aliments légers, réchauffants (ou tièdes) et secs, verdures astringentes et amères, herbes astringentes ou amères
- Type Kapha: verdures, aliments astringents ou amers, légumes, gingembre frais, aliments sucrés, amers ou aqueux peuvent être neutres ou aggravants (s’ils sont hors saison, par exemple), concombres, légumes-racines (avec modération), poires, pommes, pommes-grenades
Ce qu’on ne peut pas manger
- Tout ce qui aggrave le type constitutionnel.
- Type Vata: aliments froids, déshydratés, amers ou astringents, eau glacée
- Type Pitta: aliments gras, salés, sucrés, froids ou lourds, malbouffe, produits laitiers
- Type Kapha: aliments sucrés, amers ou salés, aliments gras (avec modération), olives
Analyse
La science de l’Ayurveda, vieille de 3000 ans, est un superbe complément à l’alimentation vivante.
Elle reconnaît que, non seulement nous avons chacun une constitution qui nous est unique, mais aussi que les effets de notre diète sur notre constitution est amplifié lorsque nous ajustons notre alimentation aux saisons, aux cycles de notre vie, à notre travail et au temps de la journée.
La diète ayurvédique illustre un point essentiel [et qui m’est cher] de la science nutritionnelle: il n’existe pas de diète unique qui soit universellement bonne pour tout le monde tout le temps.
En utilisant ce principe, il est possible de créer une harmonie entre ce que notre corps réclame et les cycles qui nous affectent (de la nature, de notre corps, circadien, etc.).
Avoir une bonne compréhension de son type constitutionnel permet de choisir quels aliments manger, quand les manger et comment adapter l’alimentation au cycle saisonnier annuel et aux autres cycles de la vie.
Les 10 types constitutionnels de base et les forces exercées par les doshas gouvernent la biologie et la psychologie de l’humain. Lorsque les doshas sont en équilibre, le corps est maintenu dans un état de santé physiologique.
Lorsque les doshas sont en déséquilibre, le résultat varie de la subtile dissonance au sein du complexe corps-esprit, jusqu’à la manifestation ouverte de la maladie.
La diète ayurvédique est particulièrement utile dans le développement de la sensibilisation à la nutrition en tant qu’interaction entre les forces intrinsèques à la nourriture d’une part, et les forces dynamiques de notre propre organisme et les autres forces dynamiques actives dans nos vies, d’autre part.
Il est intéressant de distinguer entre l’application étroite des règles de l’Ayurveda et les principes éprouvés qui sous-tendent ces règles.
Le faire nous permet de dégager les principes importants et d’en faire une application intelligente à la diététique moderne.
Hygiénisme
Principe de base
- Approche alimentaire qui met l’accent sur les combinaisons alimentaires, le jeûne à l’eau et les mono-diètes.
Ce qu’on peut manger
- diète végétalienne; et, selon les versions, centrée sur les végétaux crus
- présentement, dans la francophonie, rime souvent avec frugivore/fruitarien [majeure partie des aliments consommés sont des fruits]
Ce qu’on ne peut pas manger
- tout ce qui provient d’un animal (chair animale, volaille, poisson, sécrétions animales — produits laitiers — oeufs, miel)
- aliments mal combinés
- suppléments
- sel, sucre raffiné, poivre, alcool, produits laitiers, oignon, ail [asperges et épinards (selon certains experts-hygiénistes, à cause de leur forte teneur en acide oxalique)]
Analyse
Bien que ce ne soit mentionné nulle part, l’hygiénisme inspire une approche très rigide et dogmatique à la santé et à la guérison. Tout ce qui ne cadre pas avec les préceptes de l’hygiénisme est considéré comme toxique, et est systématiquement démonisé.
La réponse à toute maladie est le jeûne hydrique: la croyance derrière étant que le corps guérit de lui-même et n’a aucunement besoin d’intervention extérieure (à l’hygiénisme).
Une large proportion d’hygiénistes deviennent déficients en vitamine B12, en calcium et en protéines.
Selon toutes les études réalisées des diverses approches crudivores, les adeptes de l’hygiénisme sont parmi les moins en santé.
Hygiénisme rime souvent, de nos jours, avec «approche alimentaire centrée sur les fruits». Ces approches ne favorisent pas une santé globale à long terme.
Ceux qui prétendent être fruitariens/frugivores depuis longtemps et avec succès cachent souvent leur prise de suppléments ou leur consommation d’aliments cuits.
Les résultats notoires des approches centrées sur les fruits sont les dents cariées (ainsi que les problèmes associés de gencives) et l’affaiblissement de la structure osseuse.
Le jeûne à l’eau, bien que bénéfique pour certains, n’est pas forcément la meilleure méthode de détoxification, surtout pour les organismes très intoxiqués.
Les cures de jus (comme le Festin de jus [à venir]) sont de loin préférables.
Le jeûne à l’eau peut être extrêmement acidifiant, agressif, épuisant et n’est pas considéré aussi sécuritaire que la cure de jus.
Un jeûne hydrique ne devrait pas être entrepris en dehors d’une institution compétente. Il est généralement reconnu maintenant qu’une personne souffrant de déficiences nutritionnelles ne devrait pas jeûner à l’eau [au risque de graves conséquences, parfois permanentes].
L’hygiénisme, déséquilibrant et souvent extrême, convertit plus de gens au retour vers l’alimentation omnivore (incluant des produits de source animale) que n’importe quelle autre approche, à ce qu’en disent plusieurs experts.
La raison est qu’une adhérence stricte aux préceptes de l’hygiénisme conduit presqu’inévitablement à des problèmes de santé.
Sa rigidité fait que ses adeptes finissent par tout vouloir balancer par la fenêtre, le bon comme le mauvais.
Un grand nombre de leaders du mouvement hygiéniste ont été démontrés ne pas suivre leurs propres enseignements (se goinfrant de produits raffinés et dénaturés et consommant secrètement des produits de source animale).
La plupart des adeptes des débuts ont délaissé le mouvement à cause des déficiences occasionnées par cette alimentation.
L’hygiénisme peut être considéré comme une forme primitive de crudivorisme.
Il a contribué à la connaissance collective et devrait être reconnu pour cet apport.
Mais, c’est un prototype. Et comme tout prototype, il est en grand besoin d’une mise à jour!
Méditerranéenne
Principe de base
- Approche alimentaire voulant reproduire la diète qu’on croit typique de la région méditerranéenne (Grèce, sud de l’Italie, Espagne).
Ce qu’on peut manger
- huile d’olive (principale source de lipides)
- légumineuses, grains céréaliers non raffinés
- fruits, légumes
- beaucoup de poisson
- consommation modérée de produits laitiers (surtout du fromage et du yaourt)
- vin
- peu de viande
Ce qu’on ne peut pas manger (pour obtenir les meilleurs résultats)
- ce qui tombe à l’extérieur de ces catégories
- éviter les grains céréaliers raffinés et les végétaux non issus de la culture biologique
Analyse
La quantité de lipides typiquement consommée varie entre 25 à 35% des calories (environ 8% étant des gras saturés).
Certains prétendent que jusqu’à 40% des calories de cette approche alimentaire pourrait provenir de lipides.
Les principaux bienfaits recherchés, la diminution des problèmes cardiovasculaires, et la réduction du mauvais cholestérol, sont imputés surtout à la consommation (relativement élevée) d’huile d’olive.
On pense qu’une plus grande exposition au soleil dans les pays méditerranéens serait, du moins en partie, responsable des bienfaits attribués à cette alimentation.
Plusieurs études ont été faites de la diète Méditerranéenne: l’épreuve GISSI-Prevenzione, ainsi que les études SUN, Health Professionals, EPIC, NHS II, Lyon Diet Heart, HALE et plusieurs autres.
Elles ont démontré, selon certains experts, que cette alimentation favorise la diminution des taux de diabète, de maladies cardiaques, de démence, d’arthrite et de mortalité, et qu’elle accroîtrait la longueur des télomères (indicateurs, à ce qu’on croit, de longévité).
Toutefois, on souligne l’importance que la diète Méditerranéenne soit constituée d’aliments non raffinés, non dénaturés, et issus de la culture biologique pour obtenir ces bienfaits.
Deux des plus enthousiastes promoteurs de cette approche alimentaire, l’épidémiologiste Martijn Katan [Wageningen Agricultural University] et Walter Willet [Harvard School of Public Health], concèdent maintenant que la diète Méditerranéenne n’est viable que pour des personnes qui sont près de leur poids-santé [ce qui n’est pas le cas des deux-tiers des populations des pays industrialisés de nos jours].
Ce qui rend cette approche intéressante, c’est la grande consommation de végétaux, pas l’huile d’olive.
Paléo
Principe de base
- Approche alimentaire qui prétend reproduire l’alimentation des hommes des cavernes.
Ce qu’on peut manger
- protéines animales
- fruits (principalement des baies)
- noix
Ce qu’on ne peut pas manger
- pas de grains céréaliers
- pas de légumineuses
- pas de produits laitiers
Analyse
Se basant sur ce qu’ils croient que nos ancêtres humains consommaient (principalement de la chair animale et des baies, selon eux), les adeptes de la diète paléolithique (Paléo pour faire court), ont parcouru les recherches faites en alimentation et en sont venus à la conclusion que cette alimentation est supérieure à la diète Méditerranéenne.
Leur argumentation tourne autour de la consommation de produits laitiers, de pain et de grains céréaliers (souvent raffinés), qui sont jugés être la source des problèmes de santé.
Les promoteurs de la diète Paléo avancent qu’il n’existaient pas de végétariens ou végétaliens parmi nos ancêtres du temps des hommes des cavernes.
L’argumentation en faveur de cette diète se fait plutôt dans le sens de pointer du doigt tout ce qu’elle considère comme moins intéressant, ainsi que toutes les lacunes, des autres diètes, plus que de prouver directement que cette alimentation est optimale ou possède le moindre fondement scientifique.
[C’est une logique inverse: parce que toutes ces autres diètes sont mauvaises, celle-ci doit être bonne.]
Végétarien/végétalien
Principe de base
- Approche alimentaire qui préconise la consommation de végétaux exclusivement (végétalien) ou la consommation de végétaux et de produits de sources animales qui ne nécessitent pas la mort de l’animal (produits laitiers, oeufs, miel).
Ce qu’on peut manger
- Végétalien: tout ce qui est une plante
- Végétarien: plantes, produits laitiers, oeufs, miel
Ce qu’on ne peut pas manger
- Végétalien: tout ce qui vient d’un animal
- Végétarien: tout ce qui nécessite la mort d’un animal
Analyse
Tenter d’analyser la diète végétarienne/végétalienne est difficile parce que les interprétations varient énormément: de la diète ultra-raffinée, dénaturée et commerciale (composée de tout ce que l’industrie agro-alimentaire a pu inventer de prêt-à-manger) à très pure et près de la Nature (aliments complets, préparés à la maison).
Il y a vraiment un vaste territoire d’approches alimentaires divergentes qui est couvert par cette appellation.
Le fait d’éliminer complètement les protéines animales (pour les végétaliens) ou de les diminuer énormément (pour les végétariens qui ne consomment pas des quantités excessives de produits laitiers ou d’oeufs) a été prouvé efficace pour réduire le taux de cancer et augmenter la longévité.
Dr Joel Furhman a démontré que le facteur de croissance IGF-1, qui ressemble à l’insuline, augmente considérablement le risque de cancer, particulièrement celui de l’intestin.
La consommation de produits laitiers et de protéines animales augmente l’IGF-1.
Plusieurs études abondent dans le même sens: Adventist Mortality Study, Adventist Health Study, Oxford Health Study, Health Food Shoppers Study, Heidelberg Study, EPIC Oxford Study, et Adventist Health Study 2.
Leçons à dégager
S’il y a une chose que nous puissions retenir de tout ce qui précède, c’est que chaque expert, professionnel de la santé ou adepte choisit les études et recherches qui appuient son point de vue, délaissant tout ce qui y nuit. Tout le monde le fait, ce n’est pas nouveau. Nous tendons à voir ce que nous voulons bien voir.
Les méta-analyses [analyses d’un grand nombre de recherches plus petites] peuvent être utilisées pour dire à peu près n’importe quoi et l’ont en effet été.
Le fait d’inclure un grand nombre de recherches dans une analyse ne garantit en rien la qualité des recherches individuellement considérées.
Ainsi, le bon et le mauvais est mélangé.
Le résultat de telles analyses est, comme vous vous en doutez sûrement, médiocre et peu fiable.
Une des grandes difficultés avec l’analyse de diètes consiste à faire suivre strictement ladite diète par les participants à l’étude.
Il est notoire que beaucoup tricheront, falsifieront les données en n’étant pas honnêtes, et embrouilleront les résultats en ne mentionnant pas leurs écarts et/ou des maladies/conditions sous-jacentes.
De plus, dans toute analyse, il est parfois facile de se méprendre quand à la cause de l’effet observé.
Par exemple, on remarque que les gens minces ont moins de problèmes de santé. On pourrait en déduire que d’être mince est synonyme de santé.
Par contre, nous le savons bien, il existe plein de gens qui sont minces et qui ne sont pas du tout en santé. La santé n’est donc pas un effet prévisible de la minceur.
Bien qu’il existe passablement de débats lorsqu’il s’agit des détails des différentes approches alimentaires, il existe néanmoins un certain consensus parmi les experts en nutrition (dignes de ce nom) actuels.
Une alimentation qui promeut la santé devrait…
- s’en tenir aux aliments entiers, non raffinés, non dénaturés, de source biologique
- s’en tenir aux aliments à faible index glycémique (éviter les jus de fruits; les fruits entiers sont acceptables)
- au moins 30% des calories devraient provenir de légumes et de fruits
ET devrait aussi…
- éliminer toute forme de sucre raffiné
- éliminer la farine blanche raffinée
- réduire ou éliminer la consommation de pommes de terre [peut-être parce qu’une grande majorité est consommée sous forme de frites, ou noyée sous une tonne de crème sûre grasse et de beurre?]
Là où il y a divergence, c’est…
- est-il pertinent d’inclure des grains céréaliers, surtout entiers (en tenant compte de toute sensibilité éventuelle au gluten)?
- est-il nécessaire d’inclure des aliments d’origine animale?
Le consensus est loin d’être établit en alimentation.
Il est clair, par contre, qu’il faut changer ce qui constitue la diète du nord-américain et de l’européen moyen, dont environ 70% serait constituée de glucides raffinés et de lipides de piètre qualité.
Éliminer tout aliment qui est raffiné, dénaturé, ou traité chimiquement rendrait déjà de fiers services à l’humanité.
Bises analysées,