Nous savons depuis les années 1960 que les alimentations à base de plantes sont associées à un risque de diabète plus faible. Mais, jusqu’à quel point faut-il diminuer les produits d’origine animale et la malbouffe?
Il y a des décennies, nous avons commencé à avoir le premier aperçu qu’une alimentation à base de plantes pouvait protéger contre le diabète.
Des études remontant aux années 1960 ont révélé que ceux qui mangeaient de la chair animale un ou plusieurs jours par semaine avaient des taux de diabète significativement plus élevés. Et plus la consommation de chair animale était fréquente, plus la maladie était fréquente, et ceci, même après avoir contrôlé le poids.
Même au même poids, ceux qui avaient une alimentation à base de plantes n’avaient qu’une fraction des taux de diabète.
On pourrait postuler que les végétariens devraient avoir une plus grande incidence de diabète, simplement parce qu’ils vivent beaucoup plus longtemps, et donc, ils ont plus de temps pour développer ce type de maladies chroniques.
Mais non. Les taux de mortalité et de maladie sont apparemment plus faibles chez les grands consommateurs de plantes.
L’étude Adventist-2, portant sur 89 000 personnes, a démontré une baisse progressive des taux de diabète à mesure qu’on accroît la consommation de plantes, jusqu’à une prévalence inférieure de 78% chez ceux dont l’alimentation est strictement à base de plantes.
La protection augmente progressivement au fur et à mesure qu’on passe de la consommation de chair animale à une consommation moindre de chair animale, ensuite au poisson uniquement, puis à l’absence de chair animale, et finalement à l’absence d’oeufs et de produits laitiers.
Nous voyons la même chose avec une autre cause de mortalité prématurée de premier plan, l’hypertension artérielle.
Plus la proportion de végétaux est élevée, plus les taux d’hypertension sont faibles.
La même chose avec l’excès de graisse corporelle.
Le seul groupe alimentaire qui n’était pas en surpoids en moyenne était celui qui avaient une alimentation composée exclusivement de végétaux.
Et, encore une fois, cette même baisse progressive avec de moins en moins de produits d’origine animale.
Nous pouvons en déduire que la santé, ce n’est pas noir et blanc, tout ou rien.
Chaque amélioration que nous pouvons faire pour manger plus sainement a le potentiel de générer des avantages significatifs.
Suivi au fil du temps, les alimentations végétariennes ont été associées à une incidence nettement plus faible de diabète, donnant une claire démonstration du potentiel de ce genre d’alimentation à endiguer l’épidémie actuelle de diabète.
Qu’en est-il de manger vraiment sain avec juste un peu de chair animale, ou vaut-il mieux ne manger aucun produit d’origine animale?
Nous avons une perspective récente venant de Taïwan.
L’alimentation typique asiatique a tendance à contenir moins de chair animale et plus de végétaux par rapport au Régime industriel mondial [ce que mangent la majorité des gens dans les pays industrialisés].
Par contre, la communauté scientifique ne savait pas jusqu’à présent si une alimentation évitant complètement la chair animale et le poisson accentuerait davantage l’effet protecteur d’une alimentation à base de plantes.
Traditionnellement, les populations asiatiques ont de faibles taux de diabète.
Mais une épidémie de diabète est apparue depuis et semble coïncider avec une consommation accrue de produits d’origine animale, incluant plus de graisses animales.
L’occidentalisation de l’alimentation traditionnelle des asiatiques a également vu l’apparition de nombreux restaurants de malbouffe à tous les coins de rues, et la consommation de plus en plus d’aliments ultra-transformés.
Ainsi, des chercheurs au niveau universitaire du pays ne voulaient pas simplement comparer ceux qui mangeaient végétarien aux omnivores typiques.
Ils ont comparé les végétariens bouddhistes aux non-végétariens bouddhistes mangeant une alimentation asiatique traditionnelle.
Même les omnivores asiatiques ont une alimentation principalement à base de plantes, consommant peu de viande et de poisson. Les femmes consomment l’équivalent d’environ une portion par semaine et les hommes consomment, pour leur part, 2 ou 3 portions par semaine.
Les hommes asiatiques moyens ne consommeraient donc que 8% de la consommation de chair animale des nord-américains moyens (et 3% pour les femmes asiatiques).
La question qui titillait les chercheurs: est-ce mieux manger 3% ou 0% de produits d’origine animale?
Les deux groupes mangeaient relativement sainement: par exemple, aucune consommation de soda dans les 2 groupes.
Malgré les similitudes dans leurs alimentations, et après avoir contrôlé pour le poids, les antécédents familiaux, l’exercice et le tabagisme, les hommes mangeant végétarien n’avaient que la moitié des taux de diabète et les femmes végétariennes seulement un quart des taux.
Ainsi, même dans une population consommant une alimentation principalement végétale avec peu de chair animale et de poisson, les végétaliens, ceux qui évitaient complètement la chair animale, tout en mangeant des aliments végétaux plus sains, avaient moins de risques de prédiabète et de diabète après tenu compte des autres facteurs de risque.
Les chercheurs voulaient opposer végétalien à ovo-lacto végétarien, comme dans l’étude Adventist-2, mais aucun cas de diabète n’a été trouvé dans le groupe végétalien.
Bises végétales,
Sheryl-Anne xx
Quelques références
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